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Libération
Récit

La guérilla jihadiste réinvestit le Nord-Mali

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Les forces d’intervention, déployées depuis début 2013, ne parviennent plus à juguler les islamistes, qui multiplient les exactions.
Les islamistes d'Ansar ed-Dine, près de Tombouctou, le 24 avril 2012. (Photo Romaric Ollo. AFP)
publié le 5 octobre 2014 à 18h36

Il s'appelait Hama Ag Sidi Ahmed et il est probable que personne n'a retenu son nom, malgré la mort atroce qui lui a été imposée. La veille de l'annonce de la décapitation du Français Hervé Gourdel en Algérie, ce Touareg de 36 ans, marié et père d'un enfant, a lui aussi été victime de l'extrémisme islamiste, lui aussi décapité «en représailles», au Nord Mali, dans la région de Tombouctou.

D'après des sources locales, le 23 septembre, les ravisseurs «sont venus accrocher le corps sans tête du jeune Touareg au château d'eau du village de D'waiya [à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Tombouctou, ndlr] puis le week-end suivant, ils sont revenus pour accrocher sa tête».

Enlevé le 16 septembre avec cinq autres personnes dont son propre père, il sera le seul à ne pas être libéré. Apparemment, tous étaient soupçonnés de collaborer avec «les forces étrangères, françaises ou africaines». «Mais Hama Ag Sidi Ahmed était, lui, un ancien militaire recruté dans la garde nationale malienne en 2007. Quand les islamistes ont attaqué la ville de Kona en janvier 2013, précipitant l'intervention française au Mali, il a fait partie des troupes envoyées sur place pour tenter de repousser les islamistes», explique une source proche des milieux touaregs contacté par Libération. Bien plus, Hama Ag Sidi Ahmed avait été recruté par les services secrets maliens lors d'un séjour dans un camp de réfugiés en Mauritanie. «Après l'arrivée des troupes fr