Paris continue de démentir avec vigueur la défection d'un de ses agents en Syrie, qui serait passé avec armes et bagages dans le camp des jihadistes selon un site américain, tout en s'interrogeant sur l'origine de toute cette affaire. Lundi, une enquête publiée par le groupe Mc Clatchy avait provoqué un réel émoi dans la communauté du renseignement et dans les milieux politiques à Paris: citant plusieurs «sources européennes», son auteur assurait qu'un agent français de haut calibre, spécialiste dans le maniement des explosifs, avait rejoint les rangs d'Al-Qaeda en Syrie. Une défection de taille, poursuivait l'article, au point que les premiers bombardements menés par les Américains en Syrie, à coups de missiles Tomahawks, l'auraient ciblé prioritairement. En vain.
«La DGSE n'a pas d'agent encarté en Syrie, affirme un spécialiste du renseignement à Libération. Il est quasiment impossible d'infiltrer une organisation aussi paranoïaque qu'Al-Qaeda.» En outre, la capture de deux de ses agents en Somalie par les Shebab en 2009, et le long calvaire de l'un d'entre eux, auraient marqué durablement les esprits au sein de l'agence du boulevard Mortier, à Paris, l'incitant à la plus grande prudence. Denis Allex (un nom d'emprunt) a finalement été exécuté par ses geôliers lors d'une tentative de libération menée par des commandos de la DGSE en janvier 2013.
Par ailleurs, selon une source bien informée, les services de renseignement éprouveraient de ré