Paris, Londres et Washington évoquent la possibilité de mettre en place une zone tampon entre la Syrie et la Turquie. Une hypothèse qui illustre l’incapacité actuelle de la coalition à freiner l’offensive des jihadistes de l’Etat islamique (EI) à Kobané, en Syrie en ne recourant qu’aux frappes aériennes. Une stratégie qui montre également ses limites en Irak.
Quels sont les moyens mis en œuvre ?
A l'instigation de Washington, une coalition antijihadiste s'est mise en place pour intervenir contre l'Etat islamique. Aux côtés des Américains, qui ont lancé leur campagne de frappes aériennes dès le 8 août, se sont engagés plusieurs pays arabes : l'Arabie Saoudite, la Jordanie, le Qatar, les Emirats arabes unis et Bahreïn. La France a décidé d'intervenir depuis la mi-septembre, avant d'être récemment rejointe par le Royaume-Uni. D'autres pays occidentaux ont également décidé d'en faire partie : l'Australie, la Belgique, le Danemark et les Pays-Bas. Mais derrière cette façade multilatérale apparaît le rôle écrasant assumé par les Etats-Unis. Au 7 octobre, les forces américaines avaient effectué 1 768 frappes contre 195 pour ses alliés. L'aviation française, elle, n'en a que deux à son actif… Les avions de la coalition ont déjà effectué 4 800 sorties. A titre de comparaison, la campagne menée en Libye sur plus de six mois (de mars à octobre 2011) avait comptabilisé 7 000 sorties. Dernier chiffre parlant : la coalition a largué près de 1 000 bombes