Le Premier ministre Ahmed Awad ben Mubarak aura tenu trois jours. Nommé mardi, il a démissionné jeudi «dans le but de préserver l'unité nationale». Le même jour, au moins 47 personnes, dont des enfants, ont été tuées lors d'un attentat-suicide dans le centre de Sanaa, la capitale.
Alors qu’il semblait, il y a seulement un an, en passe de réussir sa révolution, le Yémen est à nouveau au bord du chaos, fragilisé à la fois par les revendications de rebelles chiites du nord du pays et les attaques d’Al-Qaeda.
Campements. Depuis la fin septembre, les rebelles d'Ansaruallah, aussi appelés «houtis», du nom de leur chef Hussein al-Houti, tué en 2004, occupent Sanaa. Le conflit avec l'Etat central avait éclaté en juillet après une augmentation du prix de l'essence. Discriminés sous le régime du président Ali Abdallah Saleh, chassé en 2012, les rebelles avaient déjà pris le contrôle d'une partie de la province d'Amran avant de se diriger vers la capitale, organisant manifestations et campements. Ils tentent désormais de progresser vers les gisements pétroliers, à l'est, et vers le détroit de Bab-el-Mandeb (sud-ouest).
Face à cette crise, la plus grave depuis 2012, le président Abd Rabbo Mansour Hadi avait en partie cédé aux revendications des houtis en désignant un nouveau gouvernement dans le cadre d’un accord de paix. Mais, dès mardi soir, les rebelles annonçaient qu’ils refusaient la nomination de Mubarak, un technocrate de 46 ans, au pos