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Libération
Récit

Présidentielle en Roumanie, les pots-de-vin sont sur la table

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A un mois de l’élection, des affaires de corruption liées à des contrats avec EADS et Microsoft éclaboussent la classe politique, à droite comme à gauche.
Le premier ministre, et candidat à la présidentielle, Victor Ponta, lors d'un vote de confiance au Parlement en mars. (Photo Bogdan Cristel. Reuters)
publié le 9 octobre 2014 à 19h16

De mémoire de Roumain, jamais une campagne n’avait été rythmée par autant d’affaires. Alors que les électeurs se présenteront aux urnes début novembre pour élire un président qui succédera à Traian Basescu (dont le deuxième mandat de cinq ans arrive à son terme), ils sont rivés tous les soirs devant leurs postes de télévision afin de suivre les derniers développements des dossiers en cours.

Il y a tout d'abord l'affaire Microsoft : pas moins de neuf anciens ministres accusés d'avoir touché d'énormes pots-de-vin, à partir du début des années 2000, dans une série de contrats visant l'informatisation des écoles du pays avec des licences du géant américain. L'Etat roumain a acheté ces licences à travers un seul intermédiaire, la filiale locale de Fujitsu Siemens, à un prix extrêmement élevé, une grande partie de l'argent versé prenant par la suite un autre chemin. Ainsi, sur les 54 millions de dollars versés lors d'un seul contrat, «20 millions ont été des commissions pour des tiers», peut-on lire dans le communiqué du parquet anticorruption de Bucarest. Enorme, l'affaire touche la droite comme la gauche et pèse déjà sur la campagne électorale, alors que les Roumains se déclarent déçus par leur classe politique. Les paris vont bon train pour voir si l'actuel Premier ministre et candidat du Parti social-démocrate à la présidentielle, Victor Ponta, sera éclaboussé, car son nom est cité dans le dossier par un témoin clé. Le chef du gouvernement dément vivement toute implica