Dimanche, les électeurs de Bosnie sont appelés aux urnes pour des élections générales. Ces dernières années, les communautés bosniaque, croate et serbe de ce pays divisé depuis la fin de la guerre, en 1995, n’ont fait que reconduire au pouvoir les mêmes élites nationalistes. Mais cette année, des changements sont attendus.
A Banja Luka, la «capitale» de l'entité serbe de Bosnie-Herzégovine, la campagne a été menée tambour battant. «Trente jours de promesses, ironise Djordje Tomic, qui enseigne les sciences politiques à l'université de Banja Luka. Nos gouvernants s'appuient sur le clientélisme, la peur des citoyens face au changement et l'absence de toute alternative politique.»
Cirque. A Banja Luka, l'été tire à sa fin. Plutôt que de se préoccuper du «grand cirque politique», on préfère profiter des derniers beaux jours. Aleksandar Zolja anime le «Parlement Helsinki des citoyens de Banja Luka», une des rares ONG de contestation civile. En février, alors que la Fédération croato-musulmane était secouée par une flambée de colère sociale, le jeune homme a tenté d'organiser des manifestations à Banja Luka. En vain. «Dès qu'on veut dénoncer la corruption, on est accusé de trahir la patrie serbe. La presse est muselée par la censure et les élus peuvent tranquillement bafouer les droits des citoyens. Tant que ceux-ci n'ont pas faim, ils ne se lèveront pas le petit doigt», constate-t-il, désabusé.
Depuis 2006, un seul hom