Kobané va tomber. C’est une question d’heures.
Peut-être de jours. Mais Kobané va tomber, victime des mauvais comptes d’un Erdogan qui joue avec le feu ou, plus exactement, avec le diable et qui, en demeurant l’arme au pied, en laissant sa puissante armée stationnée le long de la frontière turco-syrienne, à quelques kilomètres de la ville déjà martyre, semble bien, entre les Kurdes et Daech, avoir choisi Daech.
Kobané va tomber, victime du double jeu d’une Turquie qui, après avoir laissé passer tout ce que la région compte de jihadistes, après avoir fermé les yeux sur l’armement lourd que les transitaires de Daech ont acheminé en direction de la ville assiégée et qui, aujourd’hui, la pilonnent, ferme tout, bloque tout et joue les vertueuses empêchant non seulement ses propres troupes, mais aussi les 10 000 volontaires kurdes accourus en renfort, de venir sauver Kobané.
Kobané va tomber. Le miracle insensé de la résistance de Kobané qui a réussi, jusqu’ici, sans moyens, dans des affrontements d’une violence inouïe, à retarder l’avancée des fous d’Allah ne durera plus longtemps. Et la chute de Kobané, le drapeau noir du califat hissé, non plus dans ses quartiers est et sud, mais sur les dernières hauteurs de cette ville désormais éminemment symbolique, sera une catastrophe dont il n’est pas certain qu’on mesure toujours, ni partout, les effets.
Ce sera une catastrophe pour ses combattants et combattantes (eh oui ! ses combattantes…) qui luttent, depuis des semaines, avec une vaill