Le casting du nouveau gouvernement belge, révélé au lendemain de l’accord de majorité qui unit pour cinq ans les Flamands de la N-VA, du CD&V (chrétiens-démocrates) et de l’Open VLD (libéraux) aux francophones du MR (libéraux), a sonné le sud du royaume. Pour la première fois dans l’histoire belge, tous les portefeuilles clés reviennent, en effet, aux partis flamands, qui ne laissent que des miettes à leur partenaire du MR. Autant dire que le libéral francophone Charles Michel, certes Premier ministre, n’est qu’une tête de gondole qui dissimule à peine que le royaume de Belgique est désormais dirigé par la Flandre.
Part du lion. Le plus inquiétant pour les 40% de francophones est que ce sont les indépendantistes de la N-VA qui se taillent la part du lion. Même s'ils ont remporté haut la main les élections législatives de juin en Flandre, avec 33% des voix, ils ne représentent que 20% des voix belges. Néanmoins, ils font main basse sur les ministères des Finances, de l'Intérieur, de la Défense et de la Fonction publique, de l'Asile et de l'Immigration, de la Lutte contre la fraude fiscale et de la présidence de la Chambre des députés. Le plus fidèle allié de la N-VA, le CD&V, largement gagné aux thèses nationalistes, obtient la Justice, l'Economie et l'Emploi, le Commerce extérieur et, bien sûr, le poste de commissaire européen à l'Emploi. Bref, à part les Affaires étrangères, qui restent entre les mains de Didier Reynders, «toutes les