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Libération
Décryptage

En Bolivie, Morales triple la mise

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Réélu dimanche, il fait plus que jamais figure de modèle pour la gauche sud-américaine.
Le Président a salué la foule réunie place Murillo à La Paz, dimanche soir. (Photo Cris Bouroncle. AFp)
publié le 13 octobre 2014 à 20h06

Avec près de 61% des suffrages engrangés dès le premier tour de la présidentielle, dimanche, en Bolivie, le socialiste Evo Morales, 54 ans, a été triomphalement réélu pour un troisième mandat de cinq ans. Son parti, le Movimiento al socialismo (MAS), obtient la majorité des deux tiers à l’Assemblée législative plurinationale.

Pourquoi cette victoire ?

Depuis qu'il s'est installé en 2006 au Palacio Quemado, Evo Morales s'est attaché à réduire les inégalités sociales dans l'un des pays les plus pauvres d'Amérique du Sud. Lui-même d'origine amérindienne (aymara), il a remis les populations andines - 65% des 10 millions d'habitants - au centre de la vie politique. De manière symbolique, en rebaptisant son pays Etat plurinational de Bolivie, ou en laissant flotter le wiphala, le drapeau multicolore des peuples de l'Altiplano, aux côtés du drapeau national.

Mais surtout en initiant la lutte contre la misère, le manque d’éducation et les conditions sanitaires insupportables dans lesquelles survivait une grande partie des Boliviens. Des initiatives financées par l’excellent cours des matières premières - la Bolivie possède notamment les deuxièmes plus grandes réserves de gaz naturel d’Amérique - qu’il a nationalisées. Cette politique volontariste a dans un premier temps heurté les intérêts des secteurs les plus favorisés qui ont tenté de faire sécession en 2008 dans le département de Santa Cruz, moteur économique du pays. Evo Morales a rét