Amoins d'un mois du tant annoncé référendum d'autodétermination du 9 novembre, les nationalistes catalans ont mis un genou à terre. Mardi matin, dans un discours très suivi, le chef de l'exécutif régional, Artur Mas, a finalement renoncé à cette initiative très controversée - et férocement rejetée par Madrid -, qui avait été approuvée par une large majorité du Parlement régional catalan, en décembre 2013. Un aveu d'impuissance de la part du leader catalan qui, depuis sa réélection en 2012 sur la promesse du «droit à décider», n'avait cessé de se poser en sauveur de la nation catalane et en homme providentiel pour l'émancipation d'un «pays dont l'heure est venue d'un divorce avec l'Espagne». Et ce, sur fond de mobilisations monstres chaque 11 septembre (commémoration de l'annexion de la catalogne en 1714), la dernière en date ayant vu 1,5 million de personnes former un grand «V» (pour «vote») dans les rues de Barcelone.
De son propre aveu, Artur Mas a agi par pragmatisme. Le décret qu'il avait signé autorisant le référendum du 9 novembre avait été «suspendu» par le tribunal constitutionnel fin septembre : dans la pratique, les autorités espagnoles n'auraient pas permis la tenue de cette consultation, jugée par Madrid «illégale» et «insensée». «Echec fracassant», titrait mardi La Razón. «Le château de cartes s'effondre», renchérissait ABC. «On assiste à une comédie pathétique, dénonce l'an