Menu
Libération
Récit

Kuzya, le tigre russe qui embarrasse la Chine

Article réservé aux abonnés
Pékin craint que le fauve, qui a traversé la frontière après avoir été lâché dans la nature par Poutine lui-même, ne soit la cible de braconniers.
Le 31 août 2008, Poutine avait personnellement participé à la capture d’une tigresse pour l’équiper d’un émetteur GPS. (Photo Alexey Druzhinin. AFP)
publié le 14 octobre 2014 à 17h27

Kuzya, un superbe tigre de Sibérie relâché avec deux congénères dans la taïga sibérienne par Vladimir Poutine en personne le 22 mai, avec le battage médiatique qui accompagne chacune des sorties du président russe, s'est égaré en Chine au début du mois. Alors que beaucoup de Russes s'amusent de cette «défection», la dérobade de l'animal prend des allures d'affaire d'Etat en Chine, où le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a assuré que des efforts prodigieux sont déployés pour tenter de localiser le «tigre de Poutine». Le fauve âgé de deux ans avait été lâché dans la nature avec un collier émetteur radio attaché au cou, et ce sont les signaux de l'appareil qui ont permis aux experts russes de déduire que Kuzya avait traversé le glacial fleuve Heilong («dragon noir») qui sépare les deux pays dans cette partie de la Haute Asie. Ce vaste cours d'eau est aussi dénommé Amour, du nom mongol khar moron qui signifie «fleuve noir» ― c'est pourquoi les tigres de Sibérie, dont il ne reste que 500 individus, sont aussi appelés «tigres de l'Amour».

Selon des scientifiques cités par Novaya Gazeta, l'animal est allé en Chine chercher de la viande fraîche. Il se trouverait dans la zone de protection naturelle de Taipinggou, qui s'étend sur 20 000 hectares. Une soixantaine de caméras infrarouges ont été postées par des gardes chinois pour tenter de le repérer, et il serai