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Récit

Moines de Tibéhirine : la délicate mission du juge Trévidic en Algérie

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Dix-huit ans après le massacre, malgré les réticences d’Alger et l’incertitude quant aux résultats, des magistrats français sont sur place pour effectuer autopsies et analyses.
Marc Trévidic, en 2009. Le juge antiterroriste est alors en Algérie pour tenter de faire la lumière sur la mort des moines de Tibéhirine. (Photo Frédéric Stucin)
publié le 14 octobre 2014 à 19h26

Les juges antiterroristes français Marc Trévidic et Nathalie Poux, qui enquêtent sur les moines de Tibéhirine assassinés en 1996 en Algérie, se trouvent depuis dimanche jusqu'à samedi à Alger pour une mission spéciale, réclamée de longue date. Sous l'autorité d'un juge algérien, les deux magistrats parisiens, accompagnés d'un représentant de la section antiterroriste du parquet de Paris, d'un policier de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et de quatre experts français, devaient commencer mardi à exhumer les têtes des religieux français, enterrées dans les jardins de leur ancien monastère isolé de Tibéhirine, près de Médéa, et à pratiquer l'autopsie des crânes, à défaut des corps, qui n'ont jamais été retrouvés. Le juge Trévidic a donc désigné et emmené en Algérie deux médecins légistes (dont un anthropologue), un spécialiste de l'ADN, un radiologue et un photographe de l'identité judiciaire afin de «tenter de déterminer les causes de la mort des sept victimes».

«Souveraineté». Le magistrat a besoin de ces expertises scientifiques pour départager plusieurs hypothèses contradictoires. Si les légistes parviennent à établir que les cisterciens du monastère de Tibéhirine, enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, ont été «égorgés de leur vivant avant d'être décapités», cela correspondrait plutôt à une pratique habituelle du Groupe islamique armé (GIA) ayant revendiqué le rapt un mois plus tard, via un co