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Libération
Interview

«Ce ne sera pas un nouveau Tiananmen»

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L’écrivain chinois Yu Hua, chroniqueur du «New York Times», analyse la situation hongkongaise.
Dans une manifestation à Hongkong, le 17 octobre. (Photo Carlos Barria. Reuters)
publié le 15 octobre 2014 à 18h56

Yu Hua, auteur parmi une dizaine de livres du best-seller Brothers et de l'essai la Chine en dix mots, est de passage à Paris à l'occasion de la parution, chez Actes Sud, de son dernier ouvrage, le Septième Jour. Ecrivain depuis 1983, chroniqueur régulier du New York Times, il ne s'est jamais privé de critiquer le Parti communiste chinois (PCC) et le gouvernement de Pékin. En juillet, il écrivait : «J'ai 54 ans et je n'ai jamais vu un bulletin de vote… Autour de moi, personne ne sait à quoi cela ressemble.» Ou encore, sur le patriotisme : «Depuis soixante-quatre ans, le PCC a réussi à faire passer l'idée qu'aimer son pays, c'est aimer son gouvernement.»

Microblogueur assidu, il aime jouer au chat et à la souris avec la censure, abreuvant ses milliers d'abonnés d'aphorismes politiques : «La nation est comme des parents, et le gouvernement est un steward. On doit aimer ses parents, mais on peut changer de steward.» Pour Libération, Yu Hua, censuré en Chine sauf quand il écrit sur le mode de la fiction, livre son sentiment sur les manifestations à Hongkong et l'attitude du gouvernement chinois :

«Il n'y a pas lieu de comparer les événements de Hongkong avec ceux de la place Tiananmen. Ce ne sera pas un nouveau 4 juin 1989, car le contexte n'est pas le même. Il y a vingt-cinq ans, les étudiants manifestaient dans un pays non-démocratique, avec l'espoir qu'il le devienne. Hongkong est une société déjà démocrati