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Libération
Sur le front d'Ebola

Ebola : «Certains préfèrent observer une distance très, très raisonnable»

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Ebola, la fièvre baissedossier
Dans sa dernière chronique, Florence Richard raconte l'accueil mitigé reçu à son retour de reportage au Liberia.
Une image colorisée de particules du virus Ebola. (Photo USAMRIID. Reuters)
publié le 15 octobre 2014 à 15h05
(mis à jour le 29 octobre 2014 à 13h39)

Mercredi 28 octobre, fin. Une personne infectée par le virus Ebola n'est contagieuse qu'au moment de l'apparition des premiers symptômes. OK? Par ailleurs ce dernier post sera volontairement léger et (j'espère) drôle dans le but de contrebalancer cette psychose généralisée et totalement disproportionnée qui a des incidences directes sur la lutte contre Ebola dans les pays touchés, comme le manque de personnel expatrié. Donc, jusque-là, heureusement, je n'en développe aucun, de symptôme, le premier étant l'apparition de fièvre que je contrôle fréquemment. J'ai donc repris une vie normale.

Je respecte tous ceux qui ne souhaitent pas m'approcher pendant les 21 jours de ma période de «quarantaine». Certains préfèrent en effet observer une distance raisonnable, parfois très raisonnable, parfois très très raisonnable. Je me surprends à avoir des conversations avec des interlocuteurs stoïques qui se tiennent à deux mètres, interlocuteurs qui n'ont pas hésité préalablement à m'intimer l'ordre de ne pas avancer. D'autres feintent grâce à des sourires appuyés. Ces sourires signifient : «Ravi de te revoir. Je n'ai pas peur mais on peut tout à fait avoir une conversation sans effusion de bises. Reste loin.» Là aussi, je n'insiste pas. Dans la dernière catégorie, tous ceux qui continuent à avoir la même attitude qu'avant mon reportage. Chez Libé (qui ne m'a pas fermé l'accès à ses locaux, non, non), le chef de service m'a claqué deux bises sans sourciller. C'est