La panique ? Non, mais l'affichage d'une vigilance extrême. Même le vocabulaire se veut plus dramatique. Ces derniers jours, l'épidémie d'Ebola, qui a fait près de 4 500 morts, est décrite comme «la plus grave urgence sanitaire de ces dernières années» pour les responsables occidentaux, qui redoutent désormais une contagion dans leurs pays. Jeudi, en fin d'après-midi, un cas suspect a ainsi été évoqué concernant une infirmière de l'hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé (Val-de-Marne), c'est-à-dire dans l'établissement même où avait été prise en charge l'infirmière de MSF rapatriée en France après avoir été infectée (et désormais guérie).
De fait, le virus continue de courir plus vite que la réponse qui lui est apportée. Il y a dix mois, lors de son apparition en Afrique de l’Ouest, nul ne pouvait imaginer qu’Ebola déstabiliserait comme jamais cette région. Et pas un expert, non plus, n’aurait prévu que les pays occidentaux allaient craindre une épidémie de ce virus très particulier sur leur propre territoire.
Jeudi, le Conseil de sécurité des Nations unies a élevé le ton, demandant aux Etats membres de l'ONU «d'accélérer et d'étendre de manière spectaculaire leur aide financière et matérielle» aux pays touchés. De son côté, l'Union européenne a annoncé «procéder immédiatement à une vérification» de l'efficacité des contrôles anti-Ebola mis en place dans les aéroports des trois pays africains touchés. Barack Obama, qui a annulé tous ses déplacements