C'est dans la nature des califats : ils se doivent d'être en expansion. C'est la condition qui, autrefois, leur permettait d'aimanter sans cesse de nouveaux volontaires pour la guerre sainte. Celui autoproclamé, le 29 juin, par Abou Bakr al-Baghdadi, alias calife Ibrahim, ne fait pas exception. Pendant que les jumelles des observateurs internationaux cherchent à repérer la progression - aujourd'hui freinée par les frappes américaines - des drapeaux noirs de l'Etat islamique (EI) dans la ville syrienne kurde de Kobané, d'autres bannières frappées elles aussi de la chahada (la profession de foi musulmane) n'ont cessé de progresser en direction de Bagdad. Et, au-delà de l'Irak et de la Syrie, jusqu'aux zones tribales pakistanaises où pas moins de six commandants talibans viennent de se rallier au calife Ibrahim. Aujourd'hui, c'est quasiment toute la province irakienne d'Al-Anbar qui est tombée entre les mains de l'EI. Dans ce vaste territoire bordant la Syrie, la Jordanie et l'Arabie Saoudite, le dernier retrait de l'armée est survenu dimanche lorsque 300 soldats ont abandonné leur camp près de la ville de Hit.
Selon l'ONU, les combats ont alors poussé 180 000 personnes à la fuite. «On peut dire que 85% d'Al-Anbar est sous contrôle de l'EI», estimait dernièrement le numéro 2 du conseil provincial, Faleh al-Issawi. L'étau se resserre à présent sur Ramadi, chef-lieu d'Al-Anbar dont des quartiers entiers échappent au contrôle des autorités. «Si la situation co