West Point est un immense labyrinthe posé au bord de l’océan. Près de 80 000 personnes vivent dans ce quartier du sud de Monrovia, la capitale du Liberia. Une ville dans la ville, où la promiscuité et la pauvreté sont extrêmes et la délinquance plus forte qu’ailleurs. Atteindre en voiture le cœur de cette zone nécessite beaucoup de dextérité. A certains endroits, deux véhicules ne peuvent pas se croiser tant la chaussée bordée d’innombrables commerces est étroite et la foule dense. C’est pire quand on s’engouffre à l’intérieur. Des passages nécessitent de longer les murs de profil, et seule. Des habitations sont même creusées sous terre.
Le quartier entier a été placé en quarantaine le 18 août. La mesure imposée par le gouvernement n’a tenu qu’une dizaine de jours avant que des heurts n’éclatent avec les forces de l’ordre. Quatre jeunes ont été blessés et l’un aurait même succombé à une blessure par balle, selon plusieurs habitants.
Saah Bundoo travaille ici pour l’association Action contre la faim. Le jeune ingénieur de formation est chargé, avec 15 autres volontaires, de la surveillance des familles placées en quarantaine, soit 169 personnes. Chaque matin, il va à leur rencontre pour s’assurer qu’ils respectent la mesure de cantonnement et que de nouveaux cas n’apparaissent pas. Mais à West Point, le respect des règles de précaution liées à Ebola n’est visiblement pas la priorité des habitants. Il faut bien vivre.
Faux noms. «Des fami