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Interview

Ebola : «Le risque n’est pas majeur dans les pays développés»

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Ebola, la fièvre baissedossier
Selon le microbiologiste Jean-Pierre Dedet, les conditions d'une épidémie ne sont pas réunies en Occident. Mais Ebola sera bien l’une des plus grandes épidémies africaines.
Une infirmière de Dayton, dans l'Ohio, où la crainte d'Ebola grandit. (Photo Paul J. Richards. AFP)
par Tatiana Salvan
publié le 17 octobre 2014 à 15h20

Avec l'annonce d'un deuxième cas d'infection par le virus Ebola aux Etats-Unis, l'Occident redoute plus que jamais qu'Ebola ne franchisse les frontières. La France vient d'annoncer la mise en place d'un dispositif de contrôle sanitaire dans les aéroports français. Mais pour Jean-Pierre Dedet, professeur émérite à l'université Montpellier I et microbiologiste, auteur de Epidémies, de la peste noire à la grippe A/H1N1 (2010), l'épidémie d'Ebola restera concentrée en Afrique.

Selon l’OMS, l’épidémie d’Ebola pourrait faire 10 000 nouveaux cas par semaine. Existe-il un véritable risque de pandémie ?

En Afrique, oui, il y a un risque d’épidémisation, mais je ne pense pas qu’elle puisse s’étendre au reste du monde. Bien sûr, il y aura des cas sporadiques en Occident, on recensera encore quelques personnes contaminées venues d’Afrique, ainsi que quelques cas d’infections survenues au contact de ces malades. Mais cela restera très rare. D’une part, les conditions du cycle de propagation naturelle du virus ne sont pas réunies comme c’est le cas en Afrique, où nous avons un réservoir porteur du parasite, de fortes concentrations humaines, certains comportements humains ou rites particuliers (comme toucher les morts), des con