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Libération

«L’ours et le dragon» tissent des liens ferroviaires et gaziers

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publié le 17 octobre 2014 à 20h16

Le fleuve qui sépare la Chine de la Russie orientale s'appelle certes l'Amour, mais ce qui rapproche en ce moment Moscou et Pékin ressemble davantage à un mariage de convenance. La visite cette semaine à Moscou du Premier ministre chinois s'est conclue par la signature d'une quarantaine d'accords de coopération, parmi lesquels figure la mise à l'étude d'un titanesque projet de gazoduc qui relierait la Serbie à la Chine via la région russe de l'Altaï. Des sources diplomatiques laissent toutefois entendre que ce projet a des chances de rester très longtemps «à l'étude». Conséquence du dossier ukrainien (lire aussi page 11), la Russie lorgne du côté de la Chine pour écouler les ressources qu'elle ne vend plus à l'Europe. Mais elle commence à se méfier sérieusement de Pékin, qui a profité de l'affaiblissement financier de la Russie pour lui arracher, en mai, un colossal contrat de livraison de gaz pesant 315 milliards d'euros sur trente ans - un accord jugé par beaucoup d'observateurs très favorable pour la Chine.

A son grand soulagement, et après moult pourparlers, Pékin est finalement parvenu cette semaine à vendre à son voisin la construction d’une ligne de TGV reliant Moscou à Kazan, à 770 km à l’ouest de la capitale russe. Il s’agit là d’un projet prestigieux et «réparateur» pour la Chine, qui avait presque perdu espoir de placer ses TGV sur les marchés internationaux depuis la tragique collision de deux de ses trains en 2011 (40 morts). Le Moscou-Kazan n’accomplira