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Interview

Ebola: «Le nombre de malades double tous les mois»

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Tarik Jasarevic, l'un des porte-parole de l'OMS, fait le point sur la situation en Afrique.
Un humanitaire sur le pas de porte d'une famille placée en quarantaine, ce vendredi à Monrovia. (Photo Zoom Dosso. AFP)
publié le 18 octobre 2014 à 9h31

Porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé, Tarik Jasarevic rentre d’une mission en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia, où il s’est rendu à plusieurs reprises ces derniers mois.

Etes-vous en train de perdre la course contre Ebola ?

La vérité est qu’il y a de plus en plus de personnes infectées qui ne peuvent pas être prises en charge car il n’y a pas assez de lits dans les centres de traitement. Elles restent donc chez elles, au sein de leur communauté et infectent d’autres personnes. Nous sommes effectivement en retard dans la réponse à apporter à cette crise. Le virus progresse car nous ne sommes pas parvenus à le contenir géographiquement.

Combien de lits manquent pour accueillir les malades ?

Pour l’instant, nous ne pouvons satisfaire que 21% des besoins en lits au Liberia, 29% en Sierra Leone et 50% en Guinée. Nous sommes en train de construire des centres de traitement, mais il faut effectivement faire très vite. Fin mai-juin, le nombre de cas commençait à monter fortement au Liberia et en Sierra Leone. En ce moment, même si ce n’est pas aussi spectaculaire, on voit la même tendance se dessiner en Guinée avec de nouveaux foyers et de nouveaux cas qui se présentent.

L’OMS avance qu’entre 5 000 et 10 000 nouveaux cas par semaine pourraient se déclarer en Afrique de l’ouest à partir du mois de décembre. Est-on entré dans une «phase explosive» ?

Il suffit de faire le calcul. On constate que le nombre de malades double toutes les quatre semaines. Si l’offre de lits, de centres de traitement et d’internements sécurisés ne s’améliore pas, on assistera effectivement à une augmentation très importante de cas.

Quand vous faites le recensement, arrivez-vous à avoir des informations précises sur le nombre de cas ?

Non. Nous savons très bien qu’il y a beaucoup plus de personnes infectées que ce que l’on recense, notamment au Liberia où il y a plus de 4 200 pe