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Au Japon, le sinistre des femmes ministres

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Affaires. Deux membres du gouvernement Abe mêlées à des scandales ont dû démissionner lundi.
La ministre japonaise de la Justice Midori Matsushima quitte les bureaux du Premier ministre, Shinzo Abe, le 20 octobre à Tokyo, après lui avoir présenté sa démission. (Photo Kazuhiro Nogi. AFP)
publié le 20 octobre 2014 à 19h36

Une claque. Depuis son retour à la tête du gouvernement, il y a deux ans, Shinzo Abe s’est fait le chantre de la féminisation de la vie politique et économique du Japon. En quelques heures, lundi, sa croisade a subi deux ratés. Le Premier ministre a dû entériner la démission de deux femmes ministres, nommées il y a moins de deux mois dans une équipe rajeunie et féminisée, censée redonner un élan à son mandat.

Symbole. En charge de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti), Yuko Obuchi a été la première à quitter son poste. La presse avait révélé qu'entre 2007 et 2012, elle avait utilisé plus de 10 millions de yens (73 300 euros) de fonds réservés à ses activités politiques, notamment pour acheter des produits de beauté et investir de l'argent dans une boutique d'un de ses beaux-frères. Quelques heures plus tard, Midori Matsushima, ministre de la Justice, lui a emboîté le pas, soupçonnée d'avoir violé le code électoral dans sa circonscription. «Je les avais nommées. Je m'excuse profondément», a conclu Abe en fin d'après-midi.

En désignant Obuchi au puissant Meti, Abe avait choisi un symbole. Elle incarnait la féminisation et le rajeunissement d’un pays vieillissant dirigé par des hommes. Première femme à ce poste, elle était même «première-ministrable». Héritière d’une dynastie politique, cette mère de deux enfants âgée de 40 ans avait le profil idéal pour promouvoir le travail des femmes. Elle avait aussi été sélectionnée p