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Libération
Reportage

Ebola dévaste les hôpitaux du Liberia

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L’établissement JFK de Monrovia a été déserté par les patients, mal informés, et le personnel soignant, peu protégé et décimé par l’épidémie.
Des Libériens se rendent à l'hôpital JFK de Monrovia, le 17 septembre. (Photo Zoom Dosso. AFP)
publié le 20 octobre 2014 à 19h36

Difficile d'imaginer ici l'effervescence que décrit Daylue Goah, un jeune cadre administratif de l'hôpital John F. Kennedy (JFK), à Monrovia. «Avant Ebola, nous recevions 800 patients par jour. On ne savait parfois pas où les mettre», assure-t-il, fixant les allées bordant le bâtiment vieillissant où, paraît-il, voitures et ambulances peinaient certains jours à se frayer un passage.

Ce matin-là, on ne croisera qu'un docteur et une dizaine d'infirmières dans les larges couloirs de l'établissement, la plus grande structure de santé publique de la capitale du Liberia. Dans des chambres mal équipées où la peinture s'écaille et des ventilateurs brassent l'air chaud, quelques patients attendent des soins. Tous sont d'abord passés par la salle de triage. Un bien grand mot ici pour désigner une structure couverte à l'entrée de l'hôpital, où les malades sont soumis à un questionnaire visant à déterminer s'ils ont été en contact avec des «cas Ebola». Du personnel soignant se charge par ailleurs de prendre leur température. Ce sont les seuls et minces filets de sécurité pour s'assurer que le virus ne se propage plus dans l'établissement. Trois mois plus tôt, il a décimé une partie des soignants. Le 23 juillet, le Dr Samuel Brisban, un des piliers de JFK, a présenté les premiers symptômes de la maladie. Il est mort trois jours plus tard, sans que l'on connaisse encore précisément l'origine de sa contamination. C'est en échangeant un stylo avec un confrère, le