Des renforts en hommes et en armes. Assiégés à Kobané par les jihadistes de l’Etat islamique (EI), les Kurdes syriens ont obtenu lundi, au moins en partie, ce qu’ils réclamaient depuis plus d’un mois. A l’aube, trois avions cargos américains C-130 leur ont largué armes, munitions et matériel médical. Quelques heures plus tard, le gouvernement turc annonçait qu’il allait aider les peshmergas, ces combattants kurdes irakiens, à rejoindre Kobané.
Cela suffira-t-il à repousser l’EI ?
Tout dépendra de la nature des armes livrées et du nombre de peshmergas autorisés à rejoindre Kobané. Même s’ils ont quelques missiles antichars, dont des Milan français, les combattants kurdes syriens du YPG (Unités de protection du peuple) ne disposent principalement que de kalachnikovs. Face à eux, les jihadistes paraissent surarmés. Leur offensive de juin dans le nord et l’ouest de l’Irak leur a permis de récupérer des chars et de l’artillerie lourde. Ils peuvent aussi compter sur des renforts de plusieurs milliers d’hommes venus du Nord et de l’Est syrien.
Ce déséquilibre leur a permis de s’emparer en quelques semaines de la totalité des villages entourant Kobané, puis de contrôler la moitié de la ville. Sans les frappes américaines, elle serait tombée début octobre. D’abord limitées à quelques-unes par jour, elles sont passées ces derniers jours à plusieurs dizaines quotidiennement (135 au total depuis fin septembre, selon l’armée américaine).