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Libération

A l’arrivée, Pistorius rattrapé par la prison

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Cinq ans ferme : le procès ultramédiatisé de l’athlète sud-africain se termine sur un verdict mitigé. La juge a refusé l’assignation à résidence requise au nom de son handicap.
Après l'annonce du verdict, mardi, Oscar Pistorius emmené vers la prison centrale de Pretoria. (Photo Gianluigi Guercia. AFP)
par Patricia Huon, Correspondance à Johannesburg
publié le 21 octobre 2014 à 19h16

Un moment de silence pèse sur la salle d’audience, suspendue aux lèvres de la juge. La sentence tombe : cinq ans de prison ferme. Satisfaction sur les visages de June et Barry Steenkamp, les parents de Reeva, l’ex-compagne et victime du sportif, détresse sans effusion de larmes sur le banc des Pistorius. La famille de l’athlète avait espéré qu’il s’en sortirait avec un sursis et des travaux d’intérêt général. Beaucoup, parmi la presse et les observateurs, avaient laissé entendre que la juge pourrait choisir cette option. Oscar Pistorius fixe le sol, puis quitte la salle d’audience, encadré par deux policiers. L’athlète de 27 ans, multimédaillé, a passé, mardi, sa première nuit à la prison centrale de Pretoria.

Réinsertion. La juge, Thokozile Masipa, a estimé qu'une peine d'assignation à résidence, réclamée par la défense, ne serait «pas appropriée» et enverrait un «mauvais message» à la société. Elle a insisté sur la responsabilité d'Oscar Pistorius, qui était entraîné au maniement des armes et a tiré à quatre reprises à travers la porte des toilettes, alors qu'il savait qu'une personne se trouvait derrière. Malgré ces circonstances aggravantes, selon la magistrate, une longue peine derrière les barreaux n'aurait cependant pas été plus adaptée, et la réinsertion doit rester, à terme, l'un des objectifs d'une condamnation. «Il ne faut pas confondre punition et vengeance», a-t-elle dit. Pistorius a donc été condam