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Libération
Décryptage

Lioudmila Bogatenkova, mère de soldat trop bavarde pour le Kremlin

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publié le 21 octobre 2014 à 19h46

Les régimes autoritaires comme celui de Vladimir Poutine en Russie aiment le secret et détestent par dessus tous ceux qui dévoilent leurs turpitudes. Jetée en prison malgré ses 73 ans, Lioudmila Bogatenkova, la responsable d’une antenne locale du Comité des mères de soldats qui avait été la première à dénoncer la mort de soldats russes envoyés combattre en terre ukrainienne, vient d’en faire l’expérience. Mais grâce à la mobilisation des organisations des droits de l’homme et du peu qui reste de presse indépendante, la militante, arrêtée vendredi, a été relâchée dimanche soir et hospitalisée lundi dans un service de cardiologie de la ville de Boudionnovsk, dans la région de Stavropol, dans le sud de la Russie.

Que lui reproche-t-on ?

La militante est poursuivie pour «fraude». Le 17 octobre, une perquisition a été menée à Boudionnovsk dans les locaux du Comité des mères de soldats de la ville. Arrêtée, Bogatenkova a été incarcérée à Piatigorsk, à 130 km de son domicile. On lui reproche en fait d'avoir, la première, en août, réuni une documentation sur la mort de neuf soldats russes de la 18e brigade d'infanterie mécanisée sur les fronts de l'Est ukrainien, où la Russie prétendait alors n'avoir jamais envoyé de troupes. Le 28 août, Bogatenkova affirmait qu'une centaine de soldats russes avaient trouvé la mort dans des combats en Ukraine. Quelques jours plus tard, la présidente du Comité russe des mères de soldats, qui cha