«Ma Commission sera celle de la dernière chance», a solennellement prévenu Jean-Claude Juncker, le président élu de l'exécutif communautaire. Venu solliciter la confiance du Parlement européen, l'ancien Premier ministre luxembourgeois a dramatisé l'enjeu, après la percée eurosceptique lors des européennes : «A l'heure où les citoyens perdent la foi dans nos institutions, où les extrémistes de gauche et de droite nous mettent l'épée dans les reins et où nos concurrents prennent des libertés à notre endroit, il est temps de donner un souffle nouveau au projet européen.» Pour Juncker, «soit nous réussissons à rapprocher les citoyens de l'Europe», notamment en lui obtenant un «triple A social», soit c'est la fin du projet européen. Conscient de l'urgence, les eurodéputés réunis à Strasbourg n'ont pas barguigné en confirmant largement, mercredi, son collège de 27 commissaires, par 423 voix contre 209 et 67 abstentions. Jean-Claude Juncker va donc succéder comme prévu, le 3 novembre, au président sortant, le Portugais José Manuel Durão Barroso.
Défection. L'issu du vote ne faisait guère de doute, une «grande coalition» composée des conservateurs du PPE, des socialistes et des libéraux soutenant la Commission Juncker. D'autant que le groupe eurosceptique de l'ECR, qui réunit notamment les conservateurs britanniques et polonais (PiS, Droit et Justice), a décidé, au final, de s'abstenir. Reste qu'une so