La Suisse a décidé de supprimer à partir de 2016 le permis de travail «L» réservé aux stripteaseuses venues de «pays tiers», tels que la Russie, la République dominicaine ou la Thaïlande, qui leur permettait de gagner leur vie huit mois par an dans les cabarets helvètes. Créé en 1995 pour protéger les danseuses contre l'exploitation, ce permis ne remplit plus sa fonction et favorise au contraire la traite d'être humains, a indiqué la ministre en charge du dossier, Simonetta Sommaruga. «Les femmes sont obligées de consommer de l'alcool, de se prostituer, et il est très difficile d'en apporter les preuves», a déclaré la ministre en présentant à la presse cette décision, qui entrera en vigueur en 2016.
A partir de cette date, seules les danseuses de cabaret originaires de l’Union européenne pourront venir travailler en Suisse. Pour les autres, celles qui viennent d’un pays considéré comme «tiers», il ne sera plus possible de travailler en Suisse comme danseuse de cabaret puisqu’elles n’obtiendront aucun permis de travail.
En 2013, la Suisse a délivré 844 permis L à ces danseuses, leur permettant de travailler huit mois par an dans des cabarets et, dans beaucoup de cas, d’envoyer de l’argent à leur famille restée au pays. Des enquêtes ont cependant montré que ces femmes étaient souvent obligées de payer des pots-de-vins à des intermédiaires pour obtenir le fameux permis L.
De nombreuses organisations, comme des syndicats ou des associations de défense des droits des femmes