Adossé à sa vieille Mercedes, une cigarette au bec, Mohammad fixe le douanier qui laisse passer au compte-gouttes les quelques véhicules qui arrivent de Syrie. Depuis plusieurs heures, il attend son frère Ali au poste frontière de Masnaa, principal point de passage au Liban. «Il est bloqué depuis vingt-quatre heures à la douane libanaise avec plus de 200 personnes. Ils ne laissent plus rentrer de gens», grogne Mohammad. Ali travaille pourtant depuis plus de vingt ans au pays du Cèdre. Il est retourné à Alep pour rapatrier deux de ses enfants qui y vivaient avec leur tante. «Nous attendons un fax avec le contrat de location de mon frère, pour démontrer aux douaniers qu'il n'est pas un nouveau réfugié !» lâche le petit homme trapu. Des taxis blancs aux plaques damascènes passent de temps à autre, mais les minibus stationnés à Masnaa attendent désespérément le client. «Depuis plusieurs semaines, huit personnes sur dix sont refoulées à la frontière. S'ils arrivent avec des matelas et des couvertures, ils n'ont plus aucune chance de passer», raconte Houssam, un chauffeur qui emprunte régulièrement le trajet entre la Syrie et le Liban.
«Blessés». Dimanche, le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, a déclaré que le «Liban ne reçoit plus officiellement de déplacés syriens». Seules quelques exceptions restent prévues. «Certains réfugiés peuvent passer pour des raisons humanitaires urgentes, s'ils son