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Libération

Un «prince de région» pour la gauche radicale ?

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publié le 22 octobre 2014 à 22h26

Le «transfuge de l'Ouest» Bodo Ramelow sait que son élection à la fonction de ministre-président du Land de Thuringe (est) est plus que probable. Mais elle sera serrée : «Je me prépare à un troisième tour», a dit mercredi ce syndicaliste protestant ouest-allemand, pionnier de la réunification, venu s'installer à Erfurt dès 1990.

Le 14 septembre, la région de Luther a renouvelé son Parlement. Jusqu’alors gouvernés par la conservatrice (CDU) Christine Lieberknecht, à la tête d’une coalition formée avec les sociaux-démocrates (SPD), les électeurs thuringeois ont renforcé les conservateurs et la gauche radicale (Die Linke), affaibli le SPD, éliminé le parti libéral (FDP), et accueilli le nouveau parti eurosceptique AfD. Au bout du compte, la CDU refusant toute alliance avec l’AfD, elle ne peut que s’allier avec le SPD. Pourtant, celui-ci n’a pas envie de reconduire une coalition où il ne disposerait que d’un strapontin. Se disant qu’il y avait plus à obtenir à gauche, le bureau directeur du parti a donc voté en faveur d’une coalition avec Die Linke et les Verts.

Bodo Ramelow reste modeste. Mais ce qui se prépare est historique. Vingt-cinq ans après la chute du mur, dans une Allemagne réunifiée où presque tous les chanceliers ont été préalablement «princes de région», c’est la première fois qu’un représentant de Die Linke, issu de la fusion d’une formation de l’ouest (WASG) et de l’héritier du Parti communiste est-allemand (PDS), a des chances d’accéder à la fonction régio