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Libération
Reportage

«La nation ukrainienne est née»

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L’engagement citoyen dans la lutte contre la Russie a conforté le sentiment national. Les habitants espèrent un vrai changement lors des législatives, dimanche.
Le Premier ministre ukrainien Arseniy Iatseniouk. (Photo Yves Herman. Reuters)
publié le 23 octobre 2014 à 19h46

«Si on avait attendu que le gouvernement agisse, nos soldats seraient tous en guenilles sur le front. D'ailleurs, il n'y aurait plus de front, les Russes seraient déjà à Odessa !» Inapte à servir en tant que soldat, Edouard Andriouchenko, jeune historien et militant civique à Zaporijia, a cherché une autre manière de se rendre utile, alors que le pays va voter dimanche pour les législatives. «En juin, j'ai mis en vente un de mes livres de famille, vieux de plus de cent ans. J'ai bien précisé que l'argent de la vente irait à l'armée. L'enchère a commencé à 12 euros. Finalement, le livre s'est vendu à 275 euros ! J'ai de suite acheté des équipements de première nécessité. Beaucoup de mes amis sont mobilisés dans le Donbass. Ils opèrent dans des conditions très précaires.»

Fort de ce succès, Edouard Andriouchenko réunit quelques amis, ouvre une page sur Facebook baptisée «Se soutenir les uns les autres», et se met à vendre aux enchères des produits aussi divers que variés : tableaux, meubles, maquillage, pots de confiture, ou même un ballon de football avec la signature de Zinédine Zidane, qui est acheté pour environ 550 euros. «L'argent est reversé à des associations de volontaires, qui se chargent de faire les achats et de les transporter sur le front.»

«Cagoules». Niant leur état de dénuement, le ministère de la Défense assure avoir dépensé plus de 5 millions d'euros en septembre pour équiper ses troupes. «To