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TRIBUNE

Pandémies, climat : l’Europe doit prendre ses responsabilités

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par Jean Jouzel, Climatologue, glaciologue et membre du Groupe d’experts intergouverne-mental sur l’évolution du climat (Giec, Prix Nobel de la paix 2007) et Françoise Barré Sinoussi, Professeure, chercheure en virologie, prix Nobel de médecine
publié le 23 octobre 2014 à 19h06

Notre monde traverse une période critique : une période où si nous restons inertes, des millions de vies humaines seront perdues. Si nous ne pouvons pas échapper à toutes les catastrophes à venir, en revanche, nous pouvons nous adapter à certaines d’entre elles, et d’autres peuvent être évitées. Ainsi, ces millions de vies humaines seront sauvées. Dès l’apparition de l’épidémie de VIH-sida, la France a joué un rôle incontournable au niveau international dans la lutte contre la maladie, que ce soit dans les domaines de la recherche, de l’organisation ou du financement de la lutte dans les pays les plus pauvres. La France a été à l’initiative de la création de deux institutions essentielles pour l’accès aux soins et aux traitements dans les pays à ressources limitées : le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme dont la France est le deuxième contributeur, et Unitaid, dont la France est le principal contributeur. Un engagement, plus fébrile, a aussi été démontré dans le domaine de la lutte contre le changement climatique. La France a annoncé, lors du sommet Climat à New York, vouloir contribuer à hauteur de un milliard de dollars - et non d’euros comme bon nombre d’experts l’espéraient - au Fonds vert pour le climat, qui doit mobiliser 15 milliards de dollars sur les trois prochaines années, et 100 milliards jusqu’en 2020. Un tel engagement est bienvenu, mais perfectible. Par ailleurs, le changement climatique risque de devenir dangereux si nous ne