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Portrait

Dilma Rousseff, dure et contestée

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La présidente n’hésite pas à braquer les marchés.
Dilma Rousseff, le 26 octobre juste après son vote à Porto Alegre. (Photo Jefferson Bernardes. AFP)
par Chantal Rayes, (à São Paulo)
publié le 24 octobre 2014 à 19h16
(mis à jour le 27 octobre 2014 à 0h10)

«Il n'est pas facile de succéder à un mythe.» Dauphine du très populaire ex-président Luiz Inácio Lula da Silva, la présidente Dilma Rousseff (Parti des travailleurs, PT), réélue dimanche, ne croyait pas si bien dire tant sa présidence fut terne. Comme son adversaire, Aécio Neves, «Dilma» est économiste et vient du Minas Gerais. Mais là s'arrêtent leurs points communs. Il est pragmatique et elle, doctrinaire. Il est un héritier politique et elle, une ex-militante de la guérilla engagée contre la dictature militaire (1964-1985).

Fille d'un entrepreneur bulgare, la présidente de 66 ans vit avec sa vieille maman et sa tante à l'Alvorada, la résidence officielle du chef de l'Etat. Dans ses moments de loisirs, Dilma lit, goûte aux joies d'être grand-mère (elle a un petit-fils de 3 ans) et savoure les petits plats que lui mitonne son ex-mari, resté son confident. «Quand elle arrive à formuler une phrase complète, j'en suis tout ému», raille José Serra, son adversaire d'il y a quatre ans.

Prestige. Ce vieux routier de la politique n'en a pas moins été battu par la technocrate au verbe hésitant, qui avait réussi l'exploit de se faire élire à la tête de l'une des plus grandes démocraties du monde sans avoir jamais exercé auparavant de mandat électif. Cela, grâce au prestige de Lula, dont Dilma Rousseff fu