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Libération

L’extrême droite, tête de pont du soutien à Moscou

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publié le 24 octobre 2014 à 20h16

De tous les partis politiques français, le Front national est le plus admiratif de Vladimir Poutine. Pour Marine Le Pen, le président russe est «un patriote», qui défend «les valeurs de la civilisation européenne» et notamment son «héritage chrétien». Autant dire un alter ego. C'est en ces termes que la présidente du FN a décrit Poutine en mai, dans une interview au quotidien autrichien Kurier, juste après que le président russe a poussé son patriotisme jusqu'à s'emparer militairement de la Crimée.

Sur la Russie aussi, le FN assume ses a priori : «Nous voulons construire l'avenir de l'Europe avec la Russie, explique Aymeric Chauprade, chargé des relations internationales au FN, élu député européen en mai dernier. Nous sommes le seul parti à assumer clairement cette ligne et à le dire.» Ce géostratège du FN avoue se rendre plusieurs fois par an en Russie, où il a tissé de nombreuses «amitiés», notamment avec le milliardaire Konstantin Malofeev, qui consacre une partie de sa fortune et de son entregent à la promotion de la famille russe, de l'orthodoxie mais aussi des séparatistes ukrainiens. Kiev le considère comme le grand argentier des «bandes armées» dans l'est de l'Ukraine.

En septembre encore, Chauprade était à Moscou pour une réception donnée par cet «ami» Malofeev, sur la terrasse de l'hôtel President, où il se flatt