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Libération

Le bataillon des naïfs

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publié le 24 octobre 2014 à 20h26

Sur Internet, ils sont les rois : dès qu'on écrit sur la Russie, que ce soit sur le site de Libération, du Monde ou du Figaro, un déluge de commentaires pro-Poutine est garanti. «Il n'y a pas de militaires russes dans l'est de l'Ukraine», assurait récemment l'un de ces stratèges du Web sur Libération.fr. «Poutine ne pouvait pas laisser le Donbass bombardé et terrorisé par Kiev. […] Il faut agir vite contre les putschistes de Kiev», contribuait un autre sur le site du Figaro. Sur les forums internet comme au café du commerce, dans les rédactions et jusqu'au Parlement, les géopolitologues amateurs ne manquent pas, qui parfois connaissent la Russie, parfois n'y ont jamais mis un pied, et prennent systématiquement le parti de Poutine, avec autant de force que d'ignorance ou de mépris pour les victimes du régime.

Leur tête d'affiche est l'acteur Gérard Depardieu, qui, en quête d'un foyer fiscal plus clément que la France, s'est vu offrir par Poutine la nationalité russe et s'est mué en défenseur enthousiaste du régime. Il copine même avec le tyran de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, qui lui a offert un appartement à Grozny.

Au Sénat, le centriste Yves Pozzo di Borgo incarne aussi cette famille d'ingénus, avec des propos volontiers ambigus, qui se veulent humbles mais sèment le doute. «Les sanctions nous coûtent plus à nous, les Européens, qu'elles ne tou