Dimanche, les Ukrainiens vont renouveler leur Parlement dans un contexte qui reste dramatique. Plusieurs centaines de personnes ont été tuées depuis que, le 5 septembre, un accord de cessez-le-feu a été conclu entre le gouvernement de Kiev et les rebelles prorusses. Quoique fragile, la trêve convient aussi bien au président ukrainien, Petro Porochenko, qui peut ainsi espérer remporter l’élection en tant que promoteur du «parti de la paix», qu’au chef de l’Etat russe, Vladimir Poutine, qui espère échapper à de nouvelles sanctions occidentales, voire obtenir le desserrement des rares mesures déjà appliquées.
La Russie manifeste un intérêt retenu pour ces législatives sur lesquelles elle semble avoir très peu de prise. Malgré une rhétorique toujours malveillante à l'égard des représentants du pouvoir ukrainien distillée dans les médias officiels, Moscou n'a pas remis en cause le scrutin et compte en reconnaître les résultats, ont confirmé sénateurs, députés, et même le chef de l'administration présidentielle, Sergueï Ivanov, qui espère que «l'Ukraine reprendra un cours normal et civilisé, et ne sera pas un Etat hostile à la Russie». Vladimir Poutine, lui, attend que le «peuple frère» sorte de la crise politique et économique pour redevenir un «partenaire et voisin prévisible».
Coalition. Dans cette élection, le Kremlin voit d'un bon œil la victoire attendue du Bloc Petro Porochenko, l'alliance des partis favorables