C'est le score le plus serré depuis 1989 : la présidente sortante Dilma Rousseff (Parti des travailleurs, PT) a été réélue à la tête du Brésil à une courte majorité de 51,64% des suffrages exprimés, contre 48,36% pour son adversaire de droite Aécio Neves, du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB). La dauphine de l'ex-président Lula a appelé à l'«union» du pays, qui sort des urnes profondément divisé entre le Nordeste déshérité, qui a massivement voté pour elle, et le Sud-est prospère, qui a préféré Aécio Neves. Réélue sur le fil, Dilma Rousseff sait qu'elle n'a pas droit à l'erreur.
Pourquoi l’a-t-elle emporté malgré un bilan économique médiocre ?
Les Brésiliens n'ont pas encore senti les effets du ralentissement économique (le taux de croissance prévu pour cette année est de 0,27%). Le chômage n'a jamais été aussi bas (4,9%). Les salaires sont en hausse. Le quart de la population reçoit la Bolsa Família, une aide mensuelle en espèces qui a permis d'extraire 36 millions de personnes de l'extrême pauvreté. Certes, 72% des Brésiliens appelaient au changement, mais pour 45% d'entre eux, Dilma était la plus habilitée à le mettre en œuvre.
En général, la corruption influe peu car elle touche tous les partis. Mais, cette fois, les accusations portaient sur des malversations au sein de la compagnie pétrolièr