Après les manifestations de rues, le spectre de la «grève générale». Moins de dix mois après son accession au pouvoir, Matteo Renzi se retrouve sous la menace d'une forte mobilisation sociale, à l'initiative du grand syndicat CGIL. Après une première démonstration de force qui a réuni samedi, à Rome, plusieurs dizaines de milliers de personnes pour protester contre la politique économique du gouvernement, la secrétaire générale, Susanna Camusso, a lancé : «Nous ne partageons pas les objectifs de ce gouvernement. Ses mesures sont un chèque en blanc aux entreprises.» Et d'affirmer que l'opposition de la principale centrale syndicale du pays (plus de 5,6 millions d'adhérents) se poursuivra, «y compris à travers la grève générale».
Au cœur de la contestation : la réforme du code du travail adoptée en première lecture au Sénat à la suite d’un vote de confiance imposé début octobre à son Parti démocrate (PD) par Matteo Renzi. Le «Jobs Act» prévoit entre autres des incitations fiscales pour les entreprises qui embauchent à durée indéterminée, mais devrait aussi faciliter les licenciements. Le président du Conseil prévoit notamment de revoir l’article 18 du code du travail qui encadre les licenciements abusifs.
Marche forcée. Pour défendre cette loi et faire reculer Silvio Berlusconi, la gauche italienne était massivement descendue dans la rue en 2002. Cette fois, l'offensive est venue de son propre camp. Et tandis que S