Les élections de dimanche en Ukraine, qui ont offert une forte majorité aux partis pro-Europe, ont laminé tous les archaïsmes qui ont accompagné pendant plus de vingt ans la transformation douloureuse d’un pays autrefois membre de l’Union soviétique en une démocratie de type est-européen. Pour la première fois depuis la disparition de l’URSS, le Parti communiste n’entre pas au gouvernement et seul un des partis héritiers du Parti des régions fondé par l’ex-président Viktor Ianoukovitch, aujourd’hui en fuite en Russie, prendra place dans l’hémicycle avec 9,77% des voix.
Le PC, qui avait été une des forces d’appoint du régime de Ianoukovitch, a été particulièrement inaudible au cours des derniers mois, que ce soit pendant ou après la révolution du Maïdan et l’éclatement de la guerre à l’Est. Son bastion, la Crimée, ayant été annexé par la Russie, il s’était contenté au cours des derniers mois de protéger avec des tentes et des meetings les dernières statues de Lénine encore présentes au sud et à l’est du pays. C’en est aussi fini du Parti des Régions et son discours du ni-ni, ni Bruxelles ni Moscou, cache-sexe d’une politique au fond pro-russe. Le Bloc d’opposition qui lui succède autour de Iouri Boïko, un économiste de l’Est du pays, ancien vice-Premier ministre à l’époque de Ianoukovitch, souligne qu’il est un parti pro-ukrainien. Il sera l’interlocuteur priviligié du futur gouvernement à l’est puisqu’il a conquis l’essentiel de ses voix à l’est du pays, dans la moitié des ci