La Chine s'apprête à raccourcir sa longue liste de crimes passibles de la peine de mort. Au nombre de 55 actuellement, ceux-ci passeront bientôt à 46. La proposition de loi, validée la semaine dernière par le Parti communiste chinois, a été déposée lundi devant l'Assemblée nationale populaire. «Ce serait un progrès, mais malheureusement on est encore très loin de l'abolition de la peine de mort», commente un professeur de droit de Pékin qui souhaite garder l'anonymat. «Pour le parti, ajoute-t-il, le châtiment suprême est, et restera, un outil indispensable pour poursuivre son règne sans partage.»
Cette funeste liste était beaucoup plus longue naguère, et de nombreux crimes en ont été ôtés au fil des ans, comme, en 1997, l'acte de tuer un panda. En 2011, 13 crimes supplémentaires encourant la peine capitale ont été déclassifiés. Parmi les 9 crimes qui devraient tomber cette fois-ci, figurent la fabrication et le trafic de fausse monnaie, le fait de lever des capitaux de manière frauduleuse, le proxénétisme, ainsi que le trafic d'armes et de matériel radioactif. Les amendements proposés concerneraient également le crime consistant à «fomenter des rumeurs en temps de guerre», et celui «d'empêcher un officier ou un soldat de remplir son devoir». De nombreux actes non violents continueront malgré tout de faire partie des 46 crimes toujours mortels, dont le vol aggravé, le sabotage de matériel électrique, le séparatisme, le détournement