Libération publie ce jeudi ce reportage au Burkina Faso sur la montée de colère dans le pays face au pouvoir du président Blaise Compaoré. Ce mouvement a débouché jeudi sur le saccage partiel de l'Assemblée nationale, où les députés ont renoncé à voter un texte controversé qui aurait permis au chef de l'Etat de se maintenir au pouvoir.
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Drôle de symbole. A Bobo-Dioulasso, la statue de Blaise Compaoré a été déboulonnée. Juste à côté, celle de son ami Kadhafi, le dictateur libyen renversé en 2011, est toujours debout, alors que les slogans brandis et scandés par les manifestants de la deuxième ville du Burkina, comme dans la capitale, Ouagadougou, avaient un air de printemps arabe.
Environ un million de personnes (pour un pays de 16 millions d'habitants) ont déferlé mardi dans les rues des principales villes du pays, aux cris de «Compaoré, dégage !» ou «Libérez Kossyam», du nom du palais présidentiel. Une marée humaine répondant à l'appel de l'opposition à la «désobéissance civile». «Compaoré doit partir. Je n'ai connu que lui comme président. Vingt-sept ans au pouvoir, c'est trop», s'énervait un jeune dans le cortège bobolais. «On s'est levé pour que ça change, et ça va changer», explique Idrissa, la cinquantaine grison