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Libération
Reportage

La Hongrie refuse de boire une taxe sur Internet

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L'opposition à un nouveau prélèvement décidé par le Premier ministre populiste, Viktor Orbán, mobilise jusque dans les milieux proches de la droite dans plusieurs villes. Une manifestation a rassemblé près de 100 000 personnes mardi à Budapest.
Lors de la manifestation contre la taxe Internet, dimanche à Budapest. (Lazlo Balogh. REUTERS)
publié le 29 octobre 2014 à 17h39

Dimanche soir, ils avaient déjà défilé par dizaines de milliers dans la capitale hongroise et certains avaient lancé des écrans et des claviers usagés à travers les fenêtres des bureaux du Fidesz, le parti de droite populiste du Premier ministre, Viktor Orbán. Postée tout près, la police n’avait pas défendu le bâtiment. Mardi soir, c’est paisiblement – quoique fort bruyamment – que près de 100 000 personnes ont à nouveau manifesté contre le projet de taxe sur Internet du gouvernement. La vague de protestation a aussi atteint les grandes villes de province : Pécs, Szeged, Debrecen, Györ… On n’avait pas vu une manifestation citoyenne d’une telle ampleur depuis le retour d’Orban au pouvoir en 2010.

«Pas d'impôt sur le Net ! Sale Fidesz ! Traîtres, corrompus !» scandait la foule. Une pancarte laconique résumait l'état d'esprit ambiant : «Viktor@dégage.com». Arrivé devant le Parlement, le cortège a crié «Europe ! Démocratie !» et réclamé à grands cris le retour, sur l'édifice, du drapeau européen. Arraché par un député d'extrême droite il y a plus d'un an, le drapeau n'a jamais été remis en place par la droite majoritaire d'Orban. Tout un symbole.

Le projet de taxe annoncé il y a une semaine prévoit de prélever 150 forints (0,50 euro) dans la poche du consommateur, par gigaoctet transféré. Objectif : combler les trous dans le budget 2015 de la Hongrie. Cette taxe est «juste», selon le ministre de