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Libération

Le Burkina s'enflamme contre le régime Compaoré

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Face aux violentes manifestations, le gouvernement a dû annuler le vote d’une révision constitutionnelle controversée permettant au président Blaise Compaoré de se maintenir au pouvoir.
A l'Assemblée nationale à Ouagadougou, plusieurs bureaux, dont celui du président du Parlement, ont été ravagés par les flammes. (Photo Issouf Sanogo. AFP)
par AFP
publié le 30 octobre 2014 à 11h18
(mis à jour le 30 octobre 2014 à 15h35)

Assemblée nationale incendiée, télévision publique prise d'assaut, violences en province : le Burkina Faso s'est enflammé jeudi contre le régime de Blaise Compaoré, l'un des hommes forts d'Afrique de l'Ouest, au pouvoir depuis 27 ans. En pleine tourmente, le gouvernement a annoncé à la mi-journée avoir «annulé le vote» du projet de révision constitutionnelle qui a mis le feu aux poudres, prévu dans la matinée, et a appelé «au calme et à la retenue». Partenaires du Burkina Faso, qui joue un rôle-clé dans l'instable zone sahélienne, Paris et Washington sont montés au créneau. La France, ex-puissance coloniale, a plaidé pour un «retour au calme», et les Etats-Unis ont exprimé leur «vive inquiétude». Pour le régime en place depuis le putsch de 1987, c'est la crise la plus grave depuis la vague de mutineries de 2011, qui avait fait trembler le pouvoir. Des manifestations d'une telle ampleur contre les autorités sont rarissimes en Afrique subsaharienne.

La capitale Ouagadougou a sombré dans le chaos jeudi matin, sous l'oeil de forces de l'ordre souvent passives, selon des journalistes de l'AFP. Les violences ont fait au moins un mort. A quelques centaines de mètres du domicile de François Compaoré, frère cadet du chef de l'Etat et personnalité influente du rég