Le professeur belge Peter Piot, codécouvreur du virus Ebola en 1976, s'est dit jeudi particulièrement inquiet pour la Chine, qui a une très importante communauté en Afrique de l'Ouest, face à cette épidémie qui, selon lui, pourrait toutefois commencer à baisser d'intensité à partir de Noël. «Des milliers et des milliers de Chinois vivent et travaillent aujourd'hui en Afrique. C'est une situation très différente par rapport aux épidémies précédentes. Il n'est pas impossible que des travailleurs [infectés] retournent en Chine», a expliqué Piot lors d'un séminaire de médecine organisé à Tokyo.
A l'appui de ses craintes, Peter Piot ajoute que «dans les hôpitaux publics en Chine, en tout cas ceux que j'ai visités, le niveau de contrôle des infections est très faible», même s'il reconnait que le niveau a été amélioré après l'expérience de l'épidémie de Sras. «Jusquà cette épidémie de Sras, la Chine n'était pas très ouverte aux nouvelles épidémies, mais depuis lors c'est très différent et beaucoup d'efforts ont été faits», a-t-il reconnu.
«On ne peut pas arrêter les gens de voyager, on verra des malades arriver dans n'importe quel pays, et de ce point de vue je pense que la Chine est particulièrement vulnérable», poursuit le pr Piot pour qui la bataille se gagnera en Afrique même et non par les contrôles dans les aéroports à l'étranger. «Franchement, d'un point de vue scientifique, ce n'est pas très efficace», a-t-il ajouté.
L’OMS critiquée
Selon le bilan