Quel a été le déclencheur de la crise ?
Le 21 octobre, le gouvernement dépose un projet de loi visant à réviser l’article 37 de la constitution pour porter le nombre de mandats présidentiels maximum autorisés de deux à trois. Cette réforme permettrait à Blaise Compaoré de se représenter lors de l’élection présidentielle prévue fin 2015. Or le président compte déjà vingt-sept ans à la tête de l’Etat. Il est arrivé au pouvoir à la faveur d’un putsch, puis a été élu «démocratiquement», à plus de 80%, pour deux septennats (1992-2005) puis deux quinquennats (2005-2015) grâce, déjà, à une réforme constitutionnelle. Depuis plusieurs années, le ras-le-bol monte dans la population contre l’accaparement du pouvoir par le clan Compaoré. Déjà, en 2011, des émeutes avaient ébranlé le régime.
Le président n'a visiblement pas entendu les avertissements lancés depuis plus d'un an par les marches et meetings qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes contre ses velléités de nouvelle candidature. Jeudi, une foule en colère a empêché le vote de la loi, en saccageant et incendiant l'Assemblée nationale, ce qui a contraint Compaoré à retirer le texte.
Que réclament les manifestants ?
Jusqu’à jeudi matin, ils demandaient le retrait de ce projet de loi et le départ de Compaoré à la fin de son mandat, fin 2015. Mais au cours de la journée de jeudi, marquée par des heurts qui auraient fait une trentaine de mort