Le tiède engagement du président turc dans la coalition contre l’Etat islamique (EI) et son refus d’ouvrir la base de l’Otan d’Incirlik aux missions de combat des avions américains lui vaut les critiques de Washington. Recep Tayyip Erdogan exaspère aussi les capitales européennes pour son bien tardif accord pour laisser passer des renforts kurdes, afin d’aider les assiégés de la ville syrienne de Kobané, juste de l’autre côté de la frontière.
Mais à Paris, où il a fait vendredi une visite de travail de quelques heures, le leader islamo-conservateur a trouvé en François Hollande un interlocuteur à même d'entendre ses arguments, à défaut de les approuver tous. «On ne parle que de Kobané où il ne reste plus personne, à part 2 000 combattants», a insisté Erdogan, évoquant, avec l'approbation de son homologue français, les dangers qui pèsent sur d'autres villes syriennes, dont Alep, menacées soit par l'Etat islamique, soit par un retour des forces du régime.
Unisson. Dans le dossier syrien, Paris et Ankara sont de longue date à l'unisson. A leurs yeux, les frappes seules ne régleront pas la question de l'Etat islamique et du soutien dont il dispose dans une bonne partie de la population sunnite irako-syrienne.
En outre, l'Elysée avait soutenu l'idée lancée par Erdogan de la création de «zones tampons», appelées maintenant «zones sûres», dans le nord de la Syrie proche de la frontière turque, pour accueillir les réfugiés. Mais les Améric