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Libération
Récit

Il y a quelque chose de pourri au royaume d’Espagne

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Dans un climat de défiance vis-à-vis des politiques, plusieurs scandales frappent le Parti populaire du Premier ministre, Mariano Rajoy.
publié le 2 novembre 2014 à 17h06

Il y a une semaine, le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, parlait de «cosillas» - de petites choses sans importance - pour désigner les nombreuses affaires de corruption qui minent l'Espagne. Désormais, le leader conservateur a changé de discours : mercredi, fait inédit, il a demandé «pardon à tous les Espagnols», au nom de sa formation, le Parti populaire (PP). Lors du Conseil des ministres de vendredi, avec une hâte inaccoutumée, il a fait approuver une série de mesures anticorruption qui languissaient sur son bureau depuis des mois.

Apparu avec un air terriblement sérieux, le regard contrit, Mariano Rajoy est acculé à réaliser une purge au sein de son parti, à la demande de plusieurs caciques conservateurs craignant une dégringolade dans les sondages. «Son style de gouvernement est de laisser pourrir les situations, sa façon de décider consiste le plus souvent à ne rien décider, estime le politologue Enrique Gil Calvo. Mais, vu la gravité des événements, il va devoir forcer sa nature.»

Croisières. Depuis 2011, notamment avec la mise en examen de l'infante Cristina pour détournement de fonds publics, les Espagnols assistent avec écœurement à une accumulation de scandales éclaboussant la monarchie, des entrepreneurs de renom et des dirigeants politiques. Une étude réalisée par le Centre d'enquêtes sociologiques (CIS) en juillet, montre que la corruption figure comme principale préoccupation derrière l