Le 5 septembre, lors de la signature du cessez-le-feu de Minsk entre le gouvernement ukrainien et les séparatistes, Alexandre Zakhartchenko prenait la pose en compagnie de l’ex- président ukrainien Leonid Koutchma. Pour l’occasion, l’électricien devenu homme de guerre avait troqué son habituel treillis pour un costume sombre et une chemise blanche. Peu sont ceux qui connaissaient alors le «Premier ministre» de la «République populaire de Donetsk» (DNR). Au terme du scrutin de dimanche, il est devenu le premier dirigeant officiellement élu de l’entité, avec 81,37% des voix, selon un sondage sortie des urnes annoncé par la commission électorale affiliée à la DNR.
«Je n'avais jamais entendu parler de lui il y a quelques mois», explique Valentin, 16 ans, qui a passé août caché dans une cave à Ilovaïsk, alors que les combats faisaient rage entre bataillons ukrainiens et combattants séparatistes. «Mais il est venu ici, il nous a parlé, il nous a aidés, alors j'ai voté pour lui.» L'homme a une belle stature, un ton martial qui rassure, la voix qui cajole ou menace. Son image est omniprésente dans les médias sous contrôle des autorités de la DNR.
Ascension. Zakhartchenko a longtemps été le représentant dans la capitale du Donbass de l'organisation Oplot («rempart»), créé en 2010 à Kharkiv. Officiellement, cette dernière avait pour but de venir en aide aux familles de policiers et de militaires tués dans l'exercice de leurs foncti