Monsieur le président de la République, vous êtes en ce moment en visite officielle au Canada. Nous ne doutons pas que, dans la perspective de la conférence climat que la France accueillera en 2015, vous aborderez avec le Premier ministre Harper les enjeux climatiques vis-à-vis desquels il affiche le plus grand mépris et la plus totale irresponsabilité. Mais nous souhaitons ici vous interpeller sur le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (Ceta). Alors que la Commission européenne et le gouvernement canadien ont annoncé, fin septembre, la conclusion de cinq années de négociations, se pose dorénavant la validation- ou non - du résultat obtenu, par le Conseil européen, le Parlement européen et très probablement les Parlements nationaux.
Avant d’engager un tel processus de ratification, il conviendrait d’attendre. Trop de questions restent sans réponses convaincantes et préoccupent les citoyens européens. Car à la différence des accords de libre-échange classiques, qui portent sur la réduction des droits de douane, les négociations commerciales trans-atlantiques visent d’abord à «harmoniser» les règles et normes qui encadrent nos économies et nos sociétés, à en limiter l’impact sur les flux commerciaux. Ces «obstacles au commerce» sont pourtant des choix de société, démocratiquement construits, qui touchent à la protection de l’environnement, de la santé, des travailleurs et des consommateurs, aux libertés et aux droits humains fondamentaux. Alim