L’Etat namibien a été condamné lundi à dédommager trois femmes séropositives stérilisées contre leur gré, selon un arrêt rendu lundi par la cour suprême qui a débouté le gouvernement en appel. En 2012, la justice namibienne avait admis que trois femmes séropositives avaient été stérilisées sans le savoir pendant leur accouchement, sans toutefois reconnaître qu’elles l’avaient été parce qu’elles étaient porteuses du VIH. Elles font partie d’un groupe de seize femmes stérilisées de la même manière dans des hôpitaux publics entre 2005 et 2009.
Le gouvernement soutenait qu’elles avaient donné leur accord à une ablation de l’utérus, et avait fait appel du jugement. Mais selon le juge de la cour suprême Peter Shivute, l’Etat n’a pas apporté la démonstration que les plaignantes avaient donné un consentement éclairé.
Il a estimé que celles-ci auraient dû revenir ultérieurement à l'hôpital pour l'opération après un choix mûri, au lieu de signer le formulaire en plein dans les douleurs de l'accouchement. «De nos jours et à notre époque, le paternalisme médical n'a plus sa place quand il s'agit d'un moment aussi important que la décision de subir ou non une stérilisation», a exposé le juge Shivute, renvoyant l'affaire devant un autre tribunal pour fixer le montant des dommages et intérêts.
Chacune des plaignantes demande 1 million de rands (72 000 euros). L’une avait 26 ans et accouchait de son troisième enfant en juin 2005 quand elle a été stéril