Sous la loi de l’Etat islamique (EI), tout est prétexte à torture, et même les enfants n’y échappent pas. Pour avoir imploré sa mère, plutôt que Dieu, un jeune Kurde de la ville de Kobané a été suspendu dans une cellule, les poignets liés dans le dos, un pied attaché à ses mains et sommé d’implorer la pitié divine. Ce que l’organisation islamiste fait subir aux mineurs kurdes qu’elle a enlevés à Kobané, Human Rights Watch le relate dans un rapport publié mardi à travers le témoignage de quatre d’entre eux, âgés de 14 à 16 ans.
Câbles. Détenus un temps avec plus d'une centaine d'autres garçons, près de la ville assiégée, avant d'être relâchés sans qu'ils sachent pourquoi, les quatre enfants ont décrit des passages à tabac répétés avec un tuyau d'arrosage et des câbles électriques. Leurs geôliers les frappaient notamment sur la plante des pieds - supplice dit de la falaqâ. Les enfants ont aussi raconté comment ils les forçaient à regarder des vidéos d'exécution.
Les bourreaux se sont montrés particulièrement cruels avec les enfants dont les parents sont proches du YPG, les Unités de protection du peuple kurde, la principale milice kurde. «[L'EI] leur demandait de donner les adresses de leurs familles, cousins, oncles, en leur disant : "Quand nous prendrons Kobané, nous les égorgerons."» Selon les enfants, les gardes et les religieux qui leur enseignaient l'islam étaient un mélange de Syriens et de Jordaniens, Libyens, Tunis